Un phénomène dû, pour partie, au développement des forêts artificielles et des terres cultivées. Et surprise : c’est la Chine et l’Inde qui mènent le combat pour reverdir la Terre.
Paris Match. Quand le reboisement de la Terre a-t-il pris racine ?
Moïse Tsayem Demaze. Les premières grandes campagnes remontent aux années 1970-1980, en réponse aux problèmes environnementaux : érosion éolienne, sécheresse et désertification, par exemple en Afrique et en Asie. La déforestation ayant été reconnue comme cause importante du changement climatique [provoquant entre 11 % et 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre], plusieurs programmes ont germé pour soutenir les pays de la zone forestière intertropicale s’engageant dans la lutte contre la déforestation.
A terme, quels seront les bénéfices du reboisement ?
Je suis très prudent sur les retombées environnementales de ces campagnes. Le reboisement est souvent monospécifique, à base d’essences exotiques à croissance rapide, pas forcément adaptées aux sols et générant localement des problèmes environnementaux, par exemple une forte consommation de nutriments et d’eau. Moins riches en biodiversité que les forêts initiales, les plantations forestières ne permettent pas de restaurer les écosystèmes détruits suite à la déforestation. Mais, au-delà de leurs retombées socio-économiques [fourniture de bois], elles peuvent procurer des effets positifs [lutte anti-érosion, fixation et stockage du carbone].
Qu’en est-il de la couverture forestière en France ?
On constate ces dernières décennies des gains nets de superficie forestière en Europe et en France. Cela s’explique par la désertification rurale, qui entraîne une reconquête végétale, et par des activités d’aménagement et de gestion des forêts.
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L’autre « Grande Muraille verte »
La Chine n’est pas la seule à développer un projet de « Grande Muraille verte » pour se prémunir des effets néfastes de la désertification et du changement climatique. L’Afrique a également entrepris d’édifier la sienne. Lancé en 2007, le projet prévoit de relier Dakar à l’ouest à Djibouti à l’est, en traversant onze pays saharo-sahéliens, soit un couloir végétal de 8 000 kilomètres de long.Contrer la dégradation des sols, endiguer la pollution, améliorer la sécurité alimentaire… [...]