NG2B, programme de normalisation des granulats biosourcés pour la confection des mortiers et bétons

****NG2B, programme de normalisation des granulats biosourcés pour la confection des mortiers et bétons
Détails :

La normalisation, une ambition structurante de la filière Bétons et mortiers biosourcés,

L’expérimentation menée dans le cadre du label E+C- - portant sur 959 bâtiments et préfigurant la prochaine réglementation RE 2020 - montre que « 75 % de l'impact gaz à effet de serre (GES) d'un bâtiment viennent de sa phase construction (choix des matériaux, provenance, transport, ndlr) ». L'usage de matériaux « biosourcés, locaux, recyclés, ré-employés présentent des avantages environnementaux indéniables, jusqu'à 30 % de gain sur la phase construction »[1],.

De plus, face à l’urgence climatique, ces matériaux possèdent plusieurs atouts importants : ce sont des matériaux qui ont une très longue durée de vie pour le stockage du carbone et qui, simultanément, permettent la diminution de la consommation d’énergie à l’usage (allègement). Par ailleurs, leur impact sur le bilan carbone des bâtiments est à effet immédiat contrairement aux démarches visant le fonctionnement des bâtiments dont les effets vont s’étaler sur toute la vie du bâtiment.

La massification de l’usage des matériaux de construction biosourcés est donc un enjeu majeur de la transition écologique. Pour les mortiers et bétons biosourcés, qui sont l’une des typologies de matériaux de construction biosourcés les plus innovantes, cette massification exige la mise au point et le partage de méthodes et d’outils de caractérisation des granulats qui vont entrer dans leur composition.

En effet, ces matériaux, à l’instar de l’ensemble de la filière bétons et mortiers, trouvent leur pertinence dans une logique d’approvisionnement local. Par nature ces approvisionnement sont de natures diverses et peuvent connaître des variations importantes. Il est donc indispensable de disposer de méthodes de caractérisation pour que les utilisateurs soient en mesure de confectionner les bétons et mortiers à partir de granulats qualifiés.

Les effets socio-économiques attendus sont également importants. Les granulats biosourcés sont disponibles dans pratiquement toutes les régions ; les bétons végétaux trouvent donc toute leur place dans le développement de filières locales, favorisant l’économie et l’emploi des territoires dans un triptyque vertueux agriculture-industrie-bâtiment. Les experts de la bioéconomie font valoir que si la bioéconomie est l’une des clés de la croissance verte[2]  et de l’emploi[3], les « valorisations matière » de la biomasse créent proportionnellement plus de valeur ajoutée et plus d’emplois que les bioénergies.

Le programme NG2B est également un projet de filière : il est porté par des acteurs provenant de tous les niveaux de la filière, de l’amont à l’aval, réunis au sein du groupe de travail SABLE VERT qui se positionne comme le représentant légitime de la filière des mortiers et bétons biosourcés. Il est à noter que les membres de SABLE VERT sont largement représentatifs tant par leurs activités – de la production agricole à la mise en œuvre - que par leur dimension – de l’entreprise artisanale aux groupes internationaux ou, par exemple, au groupement des coopératives agricoles françaises.

Sur le plan scientifique, le travail conduit permettra aux laboratoires de développer des nouvelles méthodes de caractérisation des granulats d’origine végétale afin de les qualifier pour constituer des mortiers et bétons pour la construction. Ces travaux ouvrent un champ très fructueux car de nombreux sous ou co- produits issus de la biomasse peuvent être considérés en France mais également dans le monde entier. De plus, ces nouvelles matières seront caractérisées et ainsi mieux maîtrisées afin de pouvoir optimiser les performances multi-physiques (mécaniques, thermiques, acoustiques, transferts hydriques) et environnementales des mortiers et bétons pour rendre plus performantes les enveloppes des constructions nouvelles et pour mettre au point de nouvelles solutions de réhabilitation thermique des constructions existantes.

Enfin, ces travaux permettront de faire valoir les positions des acteurs français dans les futures normes européennes et internationales et conforteront l’excellence française qui est reconnue internationalement tant sur le plan de la RDI que sur la maturité technologique des acteurs, ouvrant ainsi la voie à des échanges internationaux tant scientifiques que commerciaux.

    

   

[1] Intervention de Nicolas Doré (ADEME) à Batimat 2019. Source Actu Environnement du 05/11/2019

[2] ADEME - [Lettre Stratégie] Soutenir le développement des produits biosourcés

[3] CGAAER - Dynamiques de l'emploi dans les filières bioéconomiques)