PAYS-DE-LA-LOIRE : Architecture. Terragora Lodges, le pari de l'éco-construction
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Archi légère pour habiter autrement. Dômes en terre, cabanes en châtaignier, chrysalides au bord de l'eau : cet hôtel propose des formes d'habitats atypiques.
Terragora a commencé en Afrique, il y a quinze ans. Sylvie et Jean-Pierre Gaborit ont alors cédé leur entreprise, spécialisée en informatique industrielle en Vendée, pour bâtir un accueil touristique écologique au Sénégal. « Plus qu'un projet de reconversion professionnelle, c'était une aventure de vie », raconte Sylvie.
Leur conception du tourisme va de pair avec une forte sensibilité environnementale et sociale. « Nous avions comme objectif de créer des hébergements écologiques dans un village, tout en formant des jeunes aux techniques de construction. »
Chaque chambre est singulière. Les formes cubiques sont privilégiées | Michel Ogier
Vivre ses vacances plutôt que de les consommer : la démarche prévaut encore et toujours. Après l'aventure africaine, les Gaborit ont implanté Terragora Lodges en Vendée, aux Epesses, sur un site naturel vallonné, jalonné de chaos granitiques. « À partir de 2012, nous avons constitué une équipe de chantier. Comme au Sénégal, le projet comportait un volet formation à l'éco-construction en terre, en lien avec Pôle Emploi. Avant la phase de production, nous avions lancé un concours auprès d'écoles d'architecture francophones sur le thème « eau, terre, air ». Le jury était présidé par l'architecte Édouard François. Les propositions des équipes de lauréats ont été précisées et finalisées par l'agence nantaise Tica architecture », précise Sylvie Gaborit.
Terragora Lodges expérimente plusieurs types de modes constructifs : cabanes en bois de châtaignier ou dômes en superadobe-une technique de construction en terre originaire de Californie, une ossature bois avec isolants écologiques et des briques en béton cellulaire. 95 % des matériaux employés sont naturels. « Chaque chambre se singularise des autres. Aux formes géométriques, cubiques, nous avons préféré la rondeur, la courbe, des enduits aux couleurs naturelles. Cela fabrique des habitats atypiques où la matière est présente, où l'on se sent chez soi », explique Sylvie Gaborit.
Les espaces partagés comme le restaurant - un bâtiment sur pilotis couvert- se veulent des lieux de vie ouverts à tous. Terrasses, coin bibliothèque, circulations fluides cultivent le lien avec la nature environnante.
Cet été, l'équipe organise à nouveau un chantier participatif : la pose d'un enduit sur une construction en terre. Parce que l'envie de partager un savoir-faire fait aussi partie du voyage.