L’enjeu de la mise aux normes écologiques des édifices culturels repose donc sur un juste milieu entre des travaux d’amélioration tout en évitant le caractère systématique de ceux-ci. Faudrait-il préférer, dans la poursuite de cet objectif, la prise en compte de l’intérêt patrimonial et paysager du bâti ? Les architectes en charge de la restauration et de la conservation incluent cette variable dans leur travail. D’autant que dans le cadre de la restauration d’un bâtiment culturel, l’Etat a obligation de faire appel à des professionnels de la construction agréés, formés d’une part aux enjeux de réduction de l’empreinte carbone des bâtiments et d’autre part au risque de banalisation et de disparition du patrimoine. « Le défi des restaurateurs, des conservateurs, quand on refait une tour ou un clocher, c’est de trouver les pierres - et autres matériaux - les plus proches de celles utilisées à l’origine. En ce sens, restaurer est très écologique, c’est une forme de respect environnemental », nous dit Karen Taïeb, qui ajoute : « l’architecture, c’est une science qui utilise des matériaux dont certains peuvent être remplacés ou améliorés par l’innovation ». Une invitation, pour celles et ceux qui souhaitent entreprendre dans le BTP, à mobiliser l’écosystème entrepreneurial pour trouver les matériaux et techniques à la fois écologiques, durables, comme les matériaux biosourcés, permettant de réduire l’impact environnemental du secteur. Une manière de concilier conservation, transmission du patrimoine, temps passé, présent et à venir de notre société et prise en compte des enjeux environnementaux, durablement.